Les condamnations se multiplient depuis l’annonce de la mort de 6 journalistes, dimanche 10 août 2025, dont Anas al-Sharif, bien connu de ses téléspectateurs, que l'armée israélienne a reconnu avoir ciblé lors d'une frappe dans la bande de Gaza.
Il est primordial de rappeler que les journalistes en temps de guerre sont protégés notamment par la résolution 1738 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 23 décembre 2006. Cette résolution, à laquelle j’ai eu l’honneur de contribuer en tant que rédacteur du projet français pour le compte de Reporters sans frontières, rappelle le statut de civil des journalistes et réaffirme que les attaques dirigées intentionnellement contre les civils, y compris les journalistes, sont qualifiées de crimes de guerre.
Ce n’est que si les actions du journaliste portent atteinte à son statut de personne civile que l’immunité dont il jouit tombe et qu’il devient une cible légitime. Ce n’est pas le cas lorsqu’il exerce sa profession dans le cadre habituel de sa mission. Il importe donc que les autorités israéliennes communiquent les preuves dont elles disposent, leur permettant d’affirmer que Anas al-Sharif « était le chef d'une cellule terroriste au sein de l'organisation terroriste Hamas et était responsable de la préparation d'attaques de roquettes contre des civils israéliens et les troupes » israéliennes.